Ein Lied
Hinter meinen Augen stehen Wasser,
die muss ich alle weinen.
Immer möcht ich auffliegen,
mit den Zugvögeln fort;
Buntatmen mit den Winden
in der großen Luft.
O ich bin so traurig----
Das Gesicht im Mond weiß es.
Drum ist viel samtne Andacht
und nahender Frühmorgen um mich.
Als an deinem steinernen Herzen
meine Flügel brachen,
fielen die Amseln wie Trauerrosen
hoch vom blauen Gebüsch.
Alles verhaltene Gezwitscher
will wieder jubeln,
und ich möchte auffliegen
mit den Zugvögeln fort.
Else Lasker-Schüler: Une chanson
Derrière mes yeux, il y a des eaux
que je dois tous pleurer.
J’aimerais toujours m’envoler
avec les oiseaux migrateurs;
respirer librement avec les vents
dans l’air immense.
O, je suis tellement triste----
le visage de la lune le sait.
C’est pour cela qu’il y a tant de piété veloutée,
et de l’aube, s’approchant de moi.
Quand, de ton coeur de pierre,
mes ailes furent brisées,
les merles tombèrent commes des roses de deuil,
de tout haut des buissons bleus.
Tout gazouillement contenu
veut jubiler de nouveau,
et moi, j ‘aimerais m’envoler
avec les oiseaux migrateurs.